Test de Steins;Gate 0 par JVC – une critique du genre ?

 

Aujourd’hui, le site Jeuxvideo.com a publié un test de Steins;Gate 0.

Voyons en quoi ce test n’aide en rien la propagation des visual novels en Occident car critiquant le genre pour ce qu’il n’est pas.

D’abord, le test commence dès la première ligne avec ceci :

« Sous-genre du jeu d’aventure s’armant de sa seule plume, le Visual Novel pose la narration au centre de l’expérience écartant d’un revers de main le gameplay au profit d’une atmosphère et d’un récit dense. »

En lisant ça, on se dit que le journaliste a bien compris que les visual novels forment un genre à part et qu’il convient de ne pas juger un visual novel avec les même critères qu’un jeu classique… 

Et pourtant…

Il semblerait que le journaliste qui a réalisé ce test ne sache pas très bien de quoi il parle, ou alors peut-être est-ce dû à un manque de rigueur :

« Ce nouvel opus est tout simplement la suite directe de Steins;Gate sorti en juin 2015 en France (mai 2012 au Japon) et déroule un scénario prenant place dans la Worldlinetime (ligne du temps mondiale) Bêta ; une réalité alternative dans laquelle notre héros a les mains couvertes de sang. »

Dans l’extrait ci-dessus, on se sait pas à quoi correspondent exactement les dates données (Steins;Gate, sorti au Japon en 2012 ? Le visual novel original est sorti en 2009 et l’animé a commencé sa diffusion en 2011…). Autre exemple, je n’ai jamais vu le mot « Worldlinetime » dans Steins;Gate (« Worldline » oui). Une erreur de frappe ou d’attention vous dites ? Le mot est répété plus loin…

Mais ce ne sont que des détails, (presque) pardonnables. Le vrai problème est là (tiré de la conclusion) :

« Et pourtant, on regrettera cette absence de gameplay et donc d’incidence du joueur sur le récit au point de transformer le joueur en spectateur. »

Reprocher à un visual novel de manquer de gameplay ? … Sérieusement ?

On ne peut pas tester un visual novel et le juger avec les mêmes critères qu’un jeu classique.

Libre à vous de critiquer le « fond de romance omniprésent », la disponibilité « uniquement en japonais sous-titré anglais » ou encore la présence de « scènes osées en contradiction avec les thèmes abordés », mais vous ne pouvez pas reprocher à un visual novel – qui s’apparente plus sur le fond à un roman – de manquer de gameplay.

La conclusion de ce test ne va pas encourager les lecteurs à considérer les visual novels comme un genre à part entière mais bien comme un jeu-vidéo « au rabais car sans gameplay ».  Ou alors peut-être le journaliste critique-t-il le genre lui-même, auquel cas il aurait peut-être fallu confier ce test à quelqu’un d’autre.

Si lire un roman qui a la forme d’un jeu ne vous plaît pas, soit, c’est votre droit. Mais je ne pense pas qu’il soit judicieux de faire une critique d’un visual novel alors que qu’on aime pas les bases du genre, à savoir l’absence de gameplay.

Je précise que l’objectif de cet article n’est pas de diffamer l’auteur du test mais plutôt de dénoncer un fait agaçant : un visual novel ne devrait pas être jugé avec les mêmes critères qu’un jeu-vidéo traditionnel.